Conjugué à toutes les personnes, mis à toutes les sauces, accusé de tous les maux, le stress revient souvent dans les conversations et fait la une de nombreux articles. Pour autant, la notion de stress reste un phénomène assez flou, et parfois mal interprété…De nombreux chercheurs se sont penchés sur ce phénomène, et l’ont envisagé sous des angles différents.
Hans Seyle, est considéré comme « le père » de la théorie du stress. Il publie en 1956 un ouvrage qui fait suite à de nombreuses recherches : «Le stress et la vie ». Le stress, qualifié de « syndrome général d’adaptation » y est défini comme « la réponse de l’organisme à toute demande qui lui est faite, dans une finalité d’adaptation ». Hans Selye distingue trois phases : réaction d’alarme (mobilisation des forces de défense), stade de résistance (complète adaptation à l’agent stressant) et éventuellement stade d’épuisement (le sujet n’a plus les capacités à faire face). Seyles est endocrinologue, et il démontre comment les hormones corticosurrénales sont mises en circulation lors de changements brutaux imposés à l’organisme, et de ce fait, l’impact que le stress peut avoir sur la santé d’un individu.
Henri Laborit, chirurgien et biologiste du comportement, auteur de « L’éloge de la fuite », définit le stress comme une réaction assurant la survie de l’organisme face à un danger. Elle se produit lorsque l’individu, face à une situation stressante, ne peut ni lutter ni fuir, subissant ainsi une « inhibition de l’action » aux conséquences potentiellement pathogènes .
« Tant que mes jambes me permettent de fuir, tant que mes bras me permettent de combattre, tant que l’expérience que j’ai du monde me permet de savoir ce que je peux désirer, nulle crainte : je puis agir. Mais lorsque le monde des hommes me contraint à observer ses lois, lorsque mes mains et mes jambes se trouvent emprisonnées dans les fers implacables des préjugés, alors je frissonne, je gémis et je pleure.« Henri Laborit, Éloge de la fuite – 1976
Dans les années 70/80, Lazzarus et Faukman, chercheurs en psychologie, dépassent le modèle un peu trop « linéaire » de Seyle, et mettent en évidence l’importance des perceptions, autrement dit des processus cognitifs, dans la survenue de l’état de stress. Lazzarus établit que, face à un événement stressant, l’individu établit en 1er lieu le danger ou la menace que fait peser sur lui la situation, puis il évalue en second les ressources dont il dispose pour y faire face. Les problèmes arrivent lorsque la personne a la sensation que le stressor dépasse ses ressources ou menace son bien-être.
Martin Seligman, également chercheur en psychologie (« La force de l’optimisme », » L’école de l’optimisme » ) a lui aussi mis en évidence à travers de nombreux travaux, que ce n’est pas toujours le stress par lui-même, qui est dangereux, mais la façon dont nous percevons ou gérons les situations.
Que peut-on retenir de tout cela ? Une vérité assez simple. Il est évident que personne ne peut changer les événements que nous traversons, ni les individus que nous côtoyons chaque jour, que ce soit dans le monde professionnel ou relationnel. Par contre, nous pouvons changer le regard que nous portons sur une situation ou une personne. Nous pouvons prendre la décision de ne plus subir un état de fait, mais de reprendre les commandes de notre vie. En quelques séances, la kinésiologie peut nous amener au cœur de notre histoire et nous accompagner le temps d’en dénouer les fils. Parfois, la vie tient simplement à une décision…
Béatrice Saint-Péron pour le Syndicat National des Kinésiologues