La peau, comme chaque aspect de notre corps, est une dimension de notre être, qui existe sur un plan physique ou structure, sur une dimension énergétique, émotionnelle, mentale et spirituelle.
Mais l'humain actuel est encore bien archaïque, plus proche du "singe pensant" que de la glorieuse destinée qu'il porte et qu'il lui faudra révéler. Notre sortie des cavernes est encore bien récente.
Et la peau, ce réseau de respiration immense (notre poumon ne représente que 30% de notre respiration, autant dire que nous fonctionnons avec une efficacité restreinte...) serait, selon les taoïstes constitués de 84000 pores dont l'usage est de laisser entrer l'énergie et de 84000 autres pores dont l'usage est la sortie de l'énergie. N'hésitez pas à compter pour vérifier !
Tout un monde qui nous met en relation avec notre environnement.
La peau est un réseau de circulation d'informations phénoménal, un lien entre l'intérieur de nous et l'extérieur de nous (la surface) et l'extérieur au delà de nous.
C'est le lieu où réside l'énergie défensive, celle qui nous protège des agents climatiques, virus et autres "pervers externes" (termes issus de la médecine chinoise).
Mais comme c'est notre première membrane qui nous sépare de l'extérieur, lorsqu'elle est psychologiquement vivante elle nous permet d'entrer en relation avec les autres, elle nous permet de faire l'expérience de la différence entre ce qui est moi et ce qui est à l'extérieur de moi.
Elle nous permet donc de découvrir que l'autre est différent, que nous sommes différents et nous apporte le sens de notre originalité, nous permet de nous accepter tel que nous sommes. Elle nous permet de prendre notre place d'être humain, habitant la famille humaine, en relation avec le vivant. Nous sommes alors le microcosme en relation avec le macrocosme.
Toutes ces choses que d'habitude nous cherchons dans notre esprit n'ont jamais été dans l'esprit, car le corps est la racine de l'esprit: nous sommes dans l'élément taoïste du Métal, celui qui sépare et qui réunie, celui qui nous permet de dépasser la grande dualité entre l'esprit et la matière. Donc, une peau déficiente, en plus de problématique de circulation lymphatique ou vergeture ou sécheresse, rougeur ou dermatose ... sera accompagnée d'une psychologie particulière :
- aspect yin : la personne se perd dans son environnement, elle capte par excès d'empathie les ambiances, les émotions de son entourage; d'ailleurs elle ne fait pas la différence entre ces émotions et celles de son environnement; très rapidement elle est dans le ton de son entourage (je crois que beaucoup vont se reconnaître, les commerciaux, les sensitifs, clairvoyants, thérapeutes et autres rubriques...)
- aspect yang : au contraire la personne est totalement fermée sur elle même en surprotection. Dans ce cas, son énergie défensive n'est plus associé à cette merveilleuse membrane qu'est la peau mais fixée sur le plan mental et la personne émet (souvent sans même sans rendre compte) un champ mental défensif. Dans des vécus ou des constructions de l'individu où réside une grande insécurité, ce champ de protection, au lieu de s'étendre autour de la personne, peut être projeté à plusieurs mètres autour du corps: dès que quelque chose entre dans son champ personnel, la personne est déjà en mécanique d'insécurité et de contrôle.
Nous voyons apparaître que notre intimité, nos rapports aux autres est en relation avec la peau. On peut lui prêter une dimension instinctive et le rapport maternel aura un impact sur la vie adulte de notre peau. Les taoïstes disent que l'élément Métal est le siège du Pô, entité psychique que l'on pourrait définir par âme corporelle et instinctive.
Effectivement, à travers des problématiques de peau, telles psoriasis, eczéma, herpès, éruptions diverses... notre aspect instinctif manifeste un vécu à travers lequel notre ligne de défense n'est pas en place et notre vulnérabilité n'est plus protégée. Ce vécu peut prendre différentes formes selon les émotions qui parcourent notre âme instinctive :
- la colère, cette énergie dont la fonction est de rétablir le mouvement, ici en l'occurrence la défense, pour laquelle les réactions cutanées sont de type inflammatoires (éruptions, eczéma sec, rougeurs, irritations...). L'élément Métal est en mode blocage, entravant le cycle des 5 éléments; le Bois peut se retourner contre le Métal, ou le Feu peut tenter de reprendre le contrôle.
- la frustration, l'individu ne peut pas réagir au regard des informations qu'il porte (interdits, culpabilité face à son pouvoir, estime de soi...) et la réaction cutanée est de type enfermement sur soi comme les verrues, psoriasis...
- J'ai croisé dans le cas du vitiligo des choses différentes, un sentiment comme un acide qui ronge la personne de l'intérieur, lui retire sa vie, sa joie et au niveau cutané nous avons une disparation de la pigmentation (le rapport à la lumière donc à la vie). En traitant cette souffrance interne, le vitiligo a évolué.
- Au niveau de la peau, nous rencontrons également les problématiques parasitaires, champignons, gâle...: le terrain présente une grande chaleur/humidité propice aux parasites et également témoin d'un conflit contre une facette de l'individu, qui non acceptée déborde émotionnellement. La peau a également un lien particulier avec le coeur, lieu où esprit et matière peuvent se rencontrer, le lieu où également se joue la terrible dualité de la Terre et du Ciel (l'âme corporelle ou instinctive et l'âme spirituelle).
Joel Garnier, Médecine Traditionnelle Chinoise, Alpes-de-Haute-ProvenceABONNEZ-VOUS À NOTRE NEWSLETTER
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Cet article La peau et sa dimension psychologique est apparu en premier sur Neo Bien-être.