La maladie est considérée comme la résultante d'un dysfonctionnement de notre corps dont la ou les causes peuvent être multiples (environnement, psychologique, alimentaire, comportementale, énergétique, héréditaire, traumatique...). Et si la maladie était bien plus que cela, si la maladie était source de croissance, si cette croissance était développement naturel et incessant de la vitalité qui est en nous qui ne peut trop longtemps acceptée d'être entravée. Et cette vitalité est également Conscience qui se cherche, Conscience qui cherche à s'exprimer.
Dans la tradition taoïste, le Shen définit à la fois la conscience et la vitalité. Il est représenté par un dragon symbolisant sa puissance et par la figure de l'empereur ou fils du Ciel, celui qui doit faire le lien entre la Terre et le Ciel.
Le dragon est céleste en orient, mais en occident le dragon dort dans les entrailles de la montagne, avant qu'il ne s'éveille et prenne son envol. L'un et l'autre ne sont que des parties qui semblent opposées et cependant qui sont complémentaires.
C'est le regard qui me traverse face à la maladie. En effet, on peut trouver, diagnostiquer les perturbations de notre corps et les expliquer au regard d'une science qu'elle soit mécanique, hormonale, énergétique, psychologique...Mais tout cela me semble encore une fois gratter uniquement la surface des choses.
Notre corps est parfait, un ensemble doué d'une capacité d'adaptation au delà de nos espérances, mais surtout un serviteur fidèle, qui ne peut se permettre un écart de conduite. Et cependant la maladie, le mal-être sont présents dans nos vies. Si notre corps est un serviteur fidèle, à quel maître obéit il?
Le véritable maître n'est pas le mental, pas notre personnalité qui n'est qu'une réponse d'adaptation à notre environnement, confectionnée de toutes pièces pour nous permettre d'exister dans ce monde et de répondre à nos besoins primordiaux de sécurité, d'affection et de reconnaissance. Le véritable maître c'est l'être véritable que nous sommes et dont nous n'avons que peu connaissance, souvent pas du tout. Les chinois disent dans nombre de manifestations symptomatiques: "le propriétaire est absent, il ne reste que le locataire".
La maladie source de croissance : je perçois la maladie comme une tentative d'évolution du système corps-âme-esprit pour passer à un stade supérieur de fonctionnement. La maladie est à la fois le défi et la réponse d'adaptation; en clair le système corps-âme-esprit est en recherche d'une solution face à une problématique présente (dragon terrestre), ou face à une nécessité de passer à un autre stade de développement (dragon céleste).
Mais d'où vient cette impulsion pour évoluer sinon de l'Être, d'où viennent ces difficultés de vies que nous pouvons appeler défis sinon de l'Être. Comment pouvons nous exprimer plus amplement la force vitale qui est en nous sans la mesurer à la difficulté, comment pourrons nous la conquérir en conscience sans avoir à la frotter à l'épreuve. Comment pouvons nous exprimer la sensibilité qui est notre nature si nous ne chutons pas jusqu'aux abysses et aux abîmes pour peu à peu créer en soi un centre stable, l'être humain capable de se tenir debout entre terre et ciel, conscient de la nature de l'essence qu'il porte. Ce qui est vrai pour la sensibilité l'est pour la force, la sagesse...
Et chacun d'entre nous est une essence particulière, originale, un diamant à dégager...
La difficulté réside dans le mariage entre cette vision spirituelle, que l'on retrouve à travers le Taoïsme, l’hindouisme, le tantrisme, le bouddhisme ..et notre quotidien bien incarné, et les maux de notre quotidien. Certes ces approches spirituelles nous apportent une approche "supérieure" de la vie, nourrissent notre besoin de trouver un sens à notre existence. Personnellement, je ne vois pas de coupure entre les deux et je vois chaque vie comme une signature de ce que nous sommes, et ce que nous sommes venus travailler, exprimer justifient les circonstances (héréditaires, stratégies d'adaptation, choix de vie, santé, notre personnalité) que nous vivons.
Ce lien qui permettrait de réunir notre dimension essentielle et notre dimension incarnée s'appelle l'axe Terre-Ciel: c'est véritablement un axe énergétique présent en nous, endormi chez la plupart des individus. C'est la réunion du dragon céleste et du dragon terrestre. Ce n'est pas l'axe de la Kundalini (ou axe d'évolution), mais celui qui motive et soutient la Kundalini; ce n'est pas non plus l'axe d'involution (dragon céleste). C'est l'accès à l'axe du Dragon véritable, celui qui réunit en son sein les deux dragons.
C'est à partir de ce point de vue que je peux œuvrer pour rétablir l'harmonie du système, ou plus précisément aligner le système corps-âme-esprit avec l'Être que nous sommes, pour simplement vous permettre de faire l'expérience de la vie selon les choix qui sont les vôtres. Et la santé fait partie de ces choix.
Ou plutôt elle est l'expression d'un système qui a trouvé son équilibre.
Joel Garnier, Médecine Traditionnelle Chinoise, Alpes-de-Haute-Provence
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Cet article La maladie, ou la rencontre du dragon terrestre et dragon céleste est apparu en premier sur Neo Bien-être.