Quantcast
Channel: Neo Bien-être
Viewing all articles
Browse latest Browse all 3495

Demain, tous thérapeutes ?

$
0
0




(adsbygoogle = window.adsbygoogle || []).push({});

Depuis quelques années il m’a semblé constater que le nombre de personnes s’installant en tant que thérapeute n’a de cesse de croître. Sur les réseaux sociaux et internet je vois apparaître de plus en plus de guérisseurs, praticiens en énergétique, médiums, thérapeutes de lumière, conseillers en tout genre, chamanes etc. etc. Il faudrait au moins plusieurs pages de texte pour décrire toutes les pratiques, techniques qui fleurissent ici et là.

Réelle avancée spirituelle ou symptôme d’un (ou plusieurs) problème (s) de fond ? Bénédiction ou malédiction ?

Il est intéressant de se demander pourquoi de plus en plus de personne se mettent à vouloir soigner, aider, accompagner son prochain et surtout en faire son métier ? Comme pour tout il n’y a pas une seule vérité, mais peut-être un ensemble de facteurs. Les propos qui vont suivre ne sont que des hypothèses, des observations ainsi que des interprétations …bref c’est un avis subjectif, une remise en question.

Pourquoi être thérapeute ?

Le premier suspect à l’origine de ce phénomène est une petite célébrité. On en parle dans tous les médias et les politiciens ont ce mot sans arrêt à la bouche : le chômage. Il est aisé de comprendre que dans une société où le nombre d’emploi est faible il est vite tentant de devenir son propre patron en créant sa petite entreprise (qui connaît pas la crise ?) plutôt que de passer ses journées sur le site de pôle emploi ou de déposer des CVs partout. Quand on a le choix, c’est effectivement plus agréable de se dire que l’on va créer son propre emploi, et ne pas dépendre d’un patron inhumain intéressé par le profit. Bien sur, vous allez me dire « Auto-entreprise oui, Mais le chômage n’explique pas pourquoi être thérapeute ! ». En effet ce dernier n’est pas le seul coupab…la seule cause.

 Oui, on pourrait créer son auto-entreprise dans plein d’autres domaines ! Mais…beaucoup de ces domaines nécessitent plusieurs années de formation : boulanger, coiffeur, serrurier etc.…ne sont pas des métiers dont le savoir-faire s’acquiert en quelques mois. Alors que dans le domaine de la spiritualité, de l’énergétique et la plupart des nouvelles pratiques de thérapies alternatives, les formations sont courtes et vont conférer très rapidement un beau petit diplôme à afficher dans votre futur cabinet de « mettre le terme de votre choix ».

Et voilà donc notre 2ème suspect, le premier nous motivait à trouver une idée de travail rapide (être à son compte) et ce 2ème point nous permet de vite accéder à une nouvelle qualification. A titre d’exemple il suffit de chercher sur la toile, on vous propose alors de devenir maître Reiki en 6 jours (parfois les 6 à la suite), conseiller en fleurs de Bach en 3 week-ends sans supervisions. Et encore ici je parle de formation. Qu’en est-il de tous les talents innés (médiumnité, magnétisme, canalisation) qui eux ne nécessitent pas de qualifications ? La recette devient alors facile, il suffit d’exploiter un talent naturel, ou au mieux de payer un peu pour suivre quelques mois de formation (et encore parfois c’est plutôt un week-end), et nous voilà thérapeute prêt à aider son prochain !

Ca c’était pour la partie « technique » du sujet, la formation, la disponibilité de l’emploi. Mais tout le monde ne fait pas ça juste pour travailler facilement, il est certain que beaucoup de personne font cela par réel volonté d’aider, de soigner les autres et faire changer les choses. Vient alors le 3ème suspect, cette motivation de « vouloir aider ». La première question que l’on peut se poser c’est : cette motivation est-elle vraiment sincère ou n’est-elle pas une déformation d’un simple désir de ce sentir utile ? De trouver sa place dans cette société où l’on veut nous faire devenir des clones ? N’est-ce pas un désir de reconnaissance, un moyen de dire aux autres : «  j’existe » ?

Si l’on creuse un peu plus le sujet, il ne s’agît plus d’un problème de chômage ou de formation trop accessibles (voir inexistante) mais plutôt d’un profond malaise propre à notre société actuelle.

Un souci de "juste place" dans notre monde

Dans une société où il faut à tout prix trouver un emploi pour se nourrir et pouvoir s’intégrer dans un système, on se retrouve avec une quantité importante de personnes occupant un travail insignifiant pour les autres et pire : insignifiant pour eux-mêmes. Combien de personnes peuvent se vanter de faire un travail qui les passionne chaque jour ? Qui les motive pour se lever le matin ? Qui leur fait du bien et fait du bien aux autres ? Où la notion de profit est inexistante ? Où vous n’avez pas l’impression de n’être qu’un simple maillon d’une grande chaîne, et que votre absence peut être vite remplacée ?

On se retrouve alors avec des personnes qui ne se sentent pas à leur place, qui ne sont pas valorisée, qui n’ont pas l’impression d’être utile, de ne pas avoir d’importance.

Et c’est bien là le problème de fond…l’être humain, dans nos sociétés modernes a perdu son rôle, sa place ainsi que sa puissance. Chaque être vivant, l’Homme y compris a une position à tenir sur la grande toile de la vie. En d’autre terme, nous sommes tous des guérisseurs, des accompagnants de la vie. Tous à notre juste place, à notre échelle, à notre taille  nous pouvons agir pour guérir la Nature (et tout les êtres qui y vivent). Quand on parle de retrouver sa puissance il ne s’agît pas ici de montrer aux autres que l’on a le pouvoir de lire leur avenir, débloquer leurs chakras ou leur raconter leur passé, mais seulement d’oser être soi, un humain sur Terre qui aide la Nature. Etre puissant ce n’est pas non plus exercer son autorité sur les autres pour fasciner, être aimé ou je ne sais quoi, c’est être pleinement soi pour tenir bien sa place et permettre ainsi à la grande trame de se maintenir.

Dans le chamanisme il est courant de dire que chacun doit trouver sa médecine. Cela ne veut pas dire devenir thérapeute, mais juste trouver comment on peut faire du bien autour de nous, comment apporter de la lumière, de l’amour ? Faire du bon pain, enseigner, conseiller des vêtements, nettoyer, préparer de bons plats, danser, chanter, jouer voilà autant de médecines qui peuvent guérir et faire du bien. Et cela ne passe pas forcément par son métier.

Avant de vouloir tout quitter pour devenir thérapeute, demandez-vous si vous avez tout exploré dans votre métier, si il n’y a pas moyen d’apporter encore votre lumière ? Avant de vouloir à tout prix guérir l’autre, prenez le temps, beaucoup de temps pour regarder en vous ce qui a encore besoin de guérir, d’être réparé, d’être entendu. Pourquoi ? Et bien parce que sinon, comment allez-vous reconnaître ce problème chez l’autre si vous ne l’avez pas identifié en vous ? Ou à l’inverse, est-ce que vous ne risquez pas de projeter chez l’autre ce qui ne va pas chez vous ? Aider l’autre ne s’apprend pas en 3 semaines, ni en 3 mois ni en 3 ans, c’est un apprentissage au quotidien, d’observation, d’analyse et de ressenti. Il y a autant de modes de fonctionnement qu’il y a d’êtres humains sur Terre, n’importe qui serait prétentieux de penser pouvoir comprendre et aider tout le monde avec une seule technique. L’idée n’est pas non plus de devenir un collectionneur de technique (maitre Reiki-masseur,-sophro-énergéticien) pour aider tout le monde, car ce n’est pas votre technique dont les humains ont besoin, mais de Vous, de qui vous êtes. Les personnes ont besoin que vous soyez à votre juste place, dans votre puissance, peu importe le nom que ça prendra.

Entre éthique, questionnement et coopération 

Il existe un amalgame entre la capacité d’aider son entourage, avec des capacités de guérison énergétique, de conseils de plantes, de conseils sur les émotions etc. et le positionnement en tant que thérapeute. Une petite métaphore est nécessaire pour comprendre la différence entre les deux. Quand quelqu’un se blesse nous sommes tous plus ou moins capable de désinfecter la plaie, mettre un pansement et donner quelque chose pour atténuer la douleur, pourtant aucun de nous n’aura la prétention de dire qu’il est médecin et de se positionner en tant que tel. Ou bien, nous pouvons tous à un moment aider le petit voisin à faire ses exercices de maths, ou faire réviser une leçon à notre enfant, cela ne fait pas de nous des professeurs pour autant.  Et bien avec l’énergétique c’est la même chose, avec l’accessibilité des techniques chacun se trouve un nouveau don, une nouvelle capacité (magnétisme, reiki, mediumnité etc…) mais cela ne veut pas dire qu’il doit forcément ouvrir un cabinet et devenir thérapeute. En effet toutes ces formations propose d’acquérir une technique, une manière de faire, une vision de l’accompagnement/du soin, mais en aucun cas ces formations proposent une réflexion sur l’éthique ou sur les processus d’accompagnement ou les problématiques rencontrées en tant que thérapeute.

 La psychologie nous l’a enseigné, il existe un certains nombre de problème quant on devient thérapeute. Il faut réfléchir à l’éthique tout d’abord, en effet, de part nos outils nous avons un réel pouvoir de transformation sur l’autre. La personne en face de nous a-t-elle bien compris ce qu’il en ressortait ? Quel est le risque de manipulation ? Quelle part de responsabilité a-t-on quand le processus de guérison commence ? Parfois il est peut-être un peu trop facile de se dire que se sont nos guides, nos animaux totems qui on fait et pas nous. Et si notre client devient dépendant ? Qu’il commence à nous aduler car nous sommes trop fort de l’avoir aidé ? Si il demande 4 rendez-vous par semaine ? Et oui, on peut vite basculer dans le rôle du sauveur. Et nous ? Comment, au quotidien, va-t-on supporter de voir de la misère, des malheurs chaque jour ? Comment va-t-on accepter que rien ne change pour la personne qu’on aide ? Comment va-t-on faire quand on tombera sur des personnes dont la noirceur est profonde ? Comment savoir si, pour cette personne, il faut utiliser d’autres méthodes, passer le relais ?

Pas de panique, ces questions, ces doutes (et encore il y en a d’autres), chaque thérapeute avant nous a du se les poser à moment (j’espère) mais pour palier ces difficultés (du moins essayer), il y a la supervision ou l’échange avec d’autres praticiens : nous ne sommes pas seul ! Dans maintes traditions on a pour habitude de souvent se référer aux ainés ou aux pairs, non pas pour qu’ils décident à notre place mais pour recevoir des conseils, pour qu’ils nous partagent leurs expériences et les solutions/réponses qu’ils ont trouvés (parfois) à leurs propres doutes. Et bien en tant que thérapeute, il est également important d’en faire autant. De savoir, une fois par mois (ou plus) se référer à d’autres personnes (pas forcément plus âgées ou plus expérimentées que soi) pour discuter, évoquer nos problèmes et ainsi évoluer en collaborant. Car retrouver son pouvoir d’humain c’est aussi se rendre compte que seul…nous sommes impuissant, aucune espèce sur Terre ne peut exister en étant seule…

Hugo Bienvenu

https://www.neochamanisme-montpellier.com/

https://www.facebook.com/HugoBienvenuChamanisme/

ABONNEZ-VOUS À NOTRE NEWSLETTER

[contact-form-7]

Cet article Demain, tous thérapeutes ? est apparu en premier sur Neo Bien-être.


Viewing all articles
Browse latest Browse all 3495

Trending Articles