De tous les pays, c’est l’Inde qui, traditionnellement, a toujours considéré la Quête comme étant au cœur de la vie humaine. Sa civilisation repose, depuis toujours, sur le Yoga. Le yoga en soi n’est pas indien, il est universel mais sur cette terre des premiers âges que nous devons entreprendre de chercher les origines des Yogas Sûtras.
Le mot YOGA vient de la racine sanskrite YUJ (joindre) et signifie « unité, union ». Panini, le grammairien qui a codifié le Sanscrit au IVème siècle avant notre ère, nous dit « cela qui unit est appelé YOGA », il poursuit en définissant le mot de 3 façons : union (SAMYOGA), cohérence (SAMYAMA) et unification de l’individu avec la conscience universelle (SAMADHI).
En revanche, le 1er indice du YOGA sur le sol indien est très mince : il s’agit du sceau en stéatite découvert à MOHENJO‐DARO, le mont des morts, dont la destruction rapide de la ville n’est pas sans rappeler la cosmogonie hindoue, le PRALAYA), notre actuel Pakistan, qui était alors une civilisation florissante dans la vallée de l’Indus, 3000 ans avant notre ère. Cette culture urbaine, au vaste rayonnement et bien organisée, s’étendait sur plus d’un millier de kilomètres, depuis la mer d’Arabie au sud, jusqu’à Delhi au nord. C’est elle qui nous fournit notre toute première information sur la civilisation du sous‐continent
indien.
Cependant, le sceau de Vallée de l’Indus représente un dieu de la fertilité. Il porte des
cornes, comme les statues découvertes dans les citadelles en ruine de Mésopotamie ; son phallus est en érection et il est entouré d’animaux sauvages : un éléphant, un tigre, un
rhinocéros et un buffle. Devant lui se tient un couple de cerfs. Le personnage a les jambes
croisées dans une posture de yoga, et se tient sur un tapis de méditation semblable à ceux utilisés aujourd’hui (cf. photo), il s’agit de PASHOUPATI ou Shiva le seigneur de toutes les créatures. Source de la vie et du temps, Shiva est le dieu du Yoga et le protecteur des yogis et en tant que tel, on le vénère comme le « vainqueur de la mort « (MRITYUM JAYA, JAYA signifiant vaincre, c’est chanté comme un mantra) et « Celui qui donne la joie » (SHANKARA, un des épithètes de Shiva).
Par ailleurs, les UPANISHADS, le plus ancien livre des Vedas, nous révèle que cette
connaissance est éternelle et absolue car « elle demeure dans le domaine transcendantale impérissable de la vie » ( RIG‐VEDA).
Selon les traditions yogiques, l’origine du yoga prend différentes formes symboliques. Ainsi Shiva enseigna le yoga à son épouse Parvati et un poisson qui assistait à la scène
l’enseigna à son tour aux hommes.
Cependant, la plus connue des légendes est le 18ème chapitre du MAHÂBHÂRATA, le BHAGAVAD GÎTÂ ou chant du seigneur. Dans ce chant le Dieu Krishna, l’incarnation de
l’amour divin, instruit ARJUNA, qui représente l’humanité, dans cet antique enseignement
du yoga. Le seigneur Krishna insiste sur le fait que le yoga est essentiel pour apporter
harmonie et succès dans la vie quotidienne. Il le décrit comme étant habilité ou adresse de l’action et le présente comme une discipline pratique adaptée à tous.
Tout ceci montre bien que l’origine du yoga reste difficile à saisir et qu’elle s’est entourée
de contes et légendes, mais ayant toujours des significations symboliques.