A une époque où les méthodes éducatives sont de plus en plus controversées, des écoles alternatives fleurissent ça et là pour ouvrir d’autres horizons. Au-delà de la diversité des approches pédagogiques, peut-être nous rappellent-elles également que l’éducation de l’Homme est un sujet beaucoup plus vaste que ce que l’on a tendance à imaginer au premier abord.
Pour la Tradition initiatique, l’enfance et l’éducation jouent un rôle fondamental dans la vie de tout homme, de toute femme. Le passage dans le monde de la matière y est considéré comme un processus ininterrompu de naissances successives ou de préparation à l’autre naissance, qui est le moment de la mort. Dans cette optique, l’éducation est permanente. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle selon elle, les enfants, mais également les adultes, doivent être éduqués tout au long de leur vie, de façon à éveiller leur potentiel intérieur. Ils seront alors conduits à agir selon des valeurs universelles de respect de l’autre, de conscience, de compréhension et surtout, en étant forts d’expériences vivantes.
Chaque homme naît dans le monde comme une graine, comme une possibilité. C’est cela qui différencie l’homme de toutes les autres créatures du monde : il naît imparfait. Le chien est un chien, le chat est un chat..., mais l’homme, personne ne sait ce qu’il est. Une grande partie de son devenir dépend de lui. Il porte caché à l’intérieur un trésor sublime, une beauté parfaite qui peut transformer la terre. Cet amour, cette conscience, cette force ne sont pas un dû, ils doivent être recherchés et soigneusement cultivés. L’homme peut très bien vivre sans jamais se connaître, sans jamais fleurir, en passant à côté du trésor. Sa vie deviendra banale, morne, triste, végétative.
Pour fleurir, la fleur n’a qu’à laisser les choses se faire. C’est pareil pour l’éléphant, c’est la vie qui le fera être lui-même, devenir conforme à sa semence. Il n’a rien de plus à atteindre. L’homme, lui, ne peut pas être passif, sa conscience et sa libre volonté ne peuvent pas le permettre. Être un homme, cela se gagne, c’est un chemin intérieur, un savoir profond, une évolution sans limites. L’évolution de l’homme n’est pas limitée à sa forme, à son image. Il possède en lui le pouvoir de se développer à l’infini jusqu’à atteindre l’omniscience, l’absolu. Qui peut fixer une limite à la conscience et à l’intelligence humaine ?
La culture en question
Combien de fois n’avons-nous pas entendu la petite phrase toute faite « Dans la vie, il faut tout essayer » dans la bouche de gens qui cherchaient surtout à se justifier plutôt qu’à rendre hommage à la sagesse des mondes. Ce qui est le plus surprenant, c’est que cette parole est toujours utilisée pour autoriser les expériences les plus proches de la nature inférieure de l’homme. Il faut essayer tout ce qui dégrade l’homme, l’affaiblit, le rend malade, mais pour ce qui le renforce, l’illumine et le rapproche du paradis, d’une nature supérieure, divine, ça, on n’en parle jamais. On essaie le sexe, la drogue, l’alcool, le mensonge, mais rarement la méditation, la sainteté, la maîtrise de soi, l’union mystique.
Cet état d’esprit provient de l’éducation qui pousse à ne considérer comme vrai que ce qui peut être perçu par les sens physiques. Ainsi, toute une partie de l’homme est tout simplement occultée. Pour la science initiatique, le corps physique n’est qu’une petite partie de l’homme et la réalité matérielle n’est aussi qu’une partie de la réalité. L’homme global est beaucoup plus vaste que le corps physique ; il appartient à plusieurs mondes de plus en plus subtils.
En abdiquant sa réalité supérieure et en ne se concentrant que sur les besoins physiques, l’homme court le grand risque d’être pris au piège, capturé par les forces souterraines de sa nature inférieure. Une véritable éducation devrait inciter les humains à prendre en compte les niveaux plus élevés et subtils de l’existence afin de développer d’autres forces, d’autres capacités, d’autres besoins qui les rendraient plus forts, plus aptes à canaliser les puissantes énergies de la nature souterraine. Pourquoi faire toujours des expériences grossières qui abrutissent et délaisser la conscience et la vie supérieure ?
Dès qu’un homme parle dans les médias de ses expériences sexuelles extraordinaires, de sa toxicomanie, tout le monde l’accepte et le comprend. Faire autrement serait ne pas être tolérant pour l’opinion publique. Par contre, si un autre vient témoigner de son amour pour Dieu, de sa pratique de la méditation, il est tout de suite regardé du « mauvais œil ». On se demande s’il n’est pas dans une « secte » et on le considère comme un simple d’esprit, comme un déséquilibré.
Tout le monde connaît la nature inférieure et tout le monde l’accepte. Par contre, les régions élevées de l’homme, ses corps subtils, le côté divin de sa conscience demeurent un mystère, un tabou, un interdit. C’est une zone militaire frappée du secret-défense. Dès qu’un homme ose s’aventurer dans ces régions, il transgresse un interdit, il devient un ennemi de la patrie, un traître.
Le respect et l’enfant
Une nouvelle culture du respect peut sauver l’humanité et la libérer des nuisances psychiques qui l’oppressent et veulent l’envahir. Inviter le respect dans sa propre vie, cela revient à s’éduquer soi-même et à entrer dans la grande école de la terre.
Le respect est capable de rendre l’humanité à l’homme, il ouvrira un champ d’investigations jusqu’ici insoupçonné. Il enseignera une nouvelle pédagogie, une nouvelle histoire, une nouvelle géographie. Il abolira les frontières mentales et psychiques, il proclamera la fraternité universelle et ouvrira de grands horizons. Il est le remède aux maux de l’humanité.
Quand comprendra-t-on enfin que les enfants ne sont pas seulement influencés par ce qu’on leur enseigne, mais aussi et surtout par la vie intérieure de leurs professeurs ? Le respect tisse une ambiance de douceur, de subtilité, d’amitié, d’amour. Il purifie l’air, l’atmosphère et il les prépare à recevoir toutes les qualités de l’esprit, à s’en imprégner. L’atmosphère est le fondement de toute éducation puisque c’est le lieu de respiration commun. Que l’éducateur parle, pense ou éprouve des émotions, cela s’imprime dans l’atmosphère et agit sur les tout-petits.
L’atmosphère naturelle du respect se charge de l’amour qui bannit toutes les peurs. Trouvant la force d’affronter les peurs de la vie, l’enfant devient plus fort pour oser et pour grandir. Le respect et l’amour suscitent toujours la floraison du meilleur dans les enfants et les hommes.
Le respect enseigne la patience et le calme. Il est un remède contre l’irritation, qui est un véritable poison pour notre époque. De l’accumulation de l’irritation naissent la maladie, la colère, les forces de destruction. Dans l’atmosphère de patience, l’enfant peut approfondir, trouver le vivant au fond de lui, entrer dans les profondeurs et s’enraciner dans la vérité, dans l’authentique.
L’enracinement dans la conscience du vrai profond fait naître la confiance en soi, le sentiment de responsabilité, et donc la force d’être et de participer au travail d’ensemble avec liberté et engagement. C’est dans le sentiment d’être responsable que l’enfant sent vivre son âme individuelle pour la première fois. Une telle prise de conscience, une telle formation ne sont possibles que dans une certaine atmosphère. Permettre à un être de fleurir, c’est aussi lui accorder notre confiance en plus de notre protection.
Respecter, c’est aussi accorder sa compréhension aimante même dans l’échec. L’échec devient un moyen de devenir plus fort, plus conscient. Il doit être intégré dans l’éducation. Il ne faut pas le rechercher, mais il a sa place, non pas pour dévaluer, mais pour augmenter la connaissance des lois de la vie et la solidarité.
Renforcer le respect devrait être la tâche de tout être qui s’engage sur un chemin d’éveil et de service.
Le respect de l’individualité
Aucun être ne doit être endoctriné, car ce serait un viol de l’âme et un manque de respect.
L’éducation ne consiste pas à programmer un être comme un ordinateur, une machine pour en faire un parfait petit soldat conditionné qui obéira aux ordres sans réfléchir, sans discuter.
L’éducation n’est pas un endoctrinement pour faire passer d’une génération à l’autre les mêmes peurs, les mêmes tares, les mêmes croyances stériles, les mêmes échecs.
Éduquer un être n’est pas le détruire, lui enlever sa beauté, sa dignité en lui imposant un monde qui va atrophier ses sens, éteindre sa capacité d’éveil, émousser sa sensibilité.
L’éducation doit être libre de peurs et elle doit être fondée sur le monde réel et non pas sur un système pensé et fabriqué par l’homme uniquement, réservé à une vie d’homme.
Bien sûr, il y a l’idéal et de l’autre côté, la réalité, et dans cette dernière, le minimum, c’est être maître de soi et connaître les clés de la destinée pour passer à travers les mondes sans se faire attraper et être conduit en esclavage.
Avant, l’éducateur conduisait son apprenti dans la forêt pour lui transmettre la tradition vivante. La première école a été la terre. Aujourd’hui, c’est la même chose, sauf que la forêt, c’est le monde de l’homme. C’est un monde avec des pièges, des poisons, des prédateurs, des animaux féroces qui n’ont aucune sagesse et aucune morale en eux. Heureusement, il y a également des lieux de paix, des endroits magiques avec des fruits savoureux. Voilà le vrai apprentissage et il n’y a pas d’âge pour apprendre, bien que celui qui est formé jeune évitera beaucoup de déboires dans sa vie.
Les Pays-Bas ont fait une expérience. À un carrefour achalandé où il y avait beaucoup d’accidents, on a enlevé tous les feux rouges et on a posé un panneau qui disait « Espace partagé ». Il n’y a plus eu d’accidents. Les hommes se sont éveillés et ils ont pris leur vie en mains. Quand on responsabilise les hommes et qu’on les laisse libres, ils établissent un espace partagé, un espace de respect. C’est un exemple d’une éducation tournée vers le haut plutôt que vers le bas.
Une éducation fondée sur l’éveil
de la nature supérieure de l’homme
Depuis la nuit des temps, la science initiatique s’est intéressée à la nature invisible et subtile de l’homme. Elle a enseigné que l’homme était un microcosme et qu’il portait en lui toutes les régions visibles et invisibles de l’univers. Elle a dit que l’esprit de l’homme était un avec l’esprit de Dieu Lui-même et que sous certaines conditions, il pouvait en faire l’expérience.
Confiner l’homme dans son corps physique et le maintenir en dessous de la nature souterraine, c’est le rendre esclave des pulsions les plus instinctives. Cela ne peut engendrer que la destruction, la guerre et la souffrance, comme on le voit à l’heure actuelle. Permettre à l’homme de s’épanouir vers les régions supérieures de sa conscience et de sa nature, c’est ouvrir un chemin d’ennoblissement, de liberté et de bonheur. Tout cela est une question d’éducation.
Une nouvelle éducation qui sera fondée sur le respect de la nature supérieure de l’homme et de sa vie doit apparaître. Comment éduquer un être en ne s’intéressant qu’à son corps physique et son moi né de la terre ? C’est par leur propre vie intérieure rayonnante, par leur propre exemple que les éducateurs doivent former les enfants et que les dirigeants doivent guider leur pays.
Seule la nature supérieure peut donner la force et la capacité de maîtriser la nature inférieure, de la diriger et de la mettre au travail pour construire un royaume d’harmonie, de justice, d’amour, d’abondance. Ainsi, la véritable éducation est la science de la floraison humaine jusqu’à ce que l’homme acquière la maîtrise de sa nature inférieure et la fasse servir à des œuvres bénéfiques et grandioses. Alors le respect triomphe entre l’élève et le maître, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’homme. Comment un élève pourra-t-il respecter et même aimer un professeur qui n’a pas éveillé le divin en lui ? Ce sera un faux respect, un abrutissement.
Transmettre le feu sacré
Eduquer, c’est transmettre le feu sacré à l’autre, le feu qui permet de voir clair en soi et dans le monde et de se protéger de l’obscurité, du froid et des bêtes sauvages. Ce feu mythologique, c’est la connaissance de l’essence divine de l’âme humaine. Lorsqu’il est allumé, il permet de discerner les influences du moi extérieur et de les mettre au service du moi intérieur. La conscience comprend alors que le corps né de la terre n’est pas sa véritable patrie, mais qu’il vient d’un royaume spirituel, de régions beaucoup plus élevées. Elle est venue sur la terre pour allumer un feu sacré d’intelligence, d’amour, de guérison. Elle est venue pour bâtir dans le monde terrestre une réplique du royaume d’en haut.
Chaque individu est une étincelle du feu céleste qui embrase l’infini. En ranimant la flamme de Lumière de l’intelligence, il peut s’unir de nouveau à l’intelligence cosmique. Si 2 flammes brillent dans une même atmosphère, leurs lumières s’unissent dans la perfection. C’est l’expérience du véritable amour fraternel. Que peut-on aimer par-dessus tout en l’autre ? La même essence divine qui brille à l’intérieur de soi ! L’éducateur ressemble alors à un homme qui souffle doucement sur des braises pour rallumer un feu endormi : la mémoire originelle de la nature réelle de l’homme en l’autre.
Dans le fond, les hommes ont peur de l’éducation dans le feu du respect, car ils savent qu’elle bouleversera tout dans tous les domaines : politique, juridique, économique, militaire, social... L’homme reprendra ses droits légitimes, sa place de Fils de Dieu et de représentant de l’ordre céleste sur la terre. Il se servira de son corps physique comme d’un instrument au service du moi intérieur et du feu de sa conscience supérieure.
Éveiller l’être qui habite le corps et le conduire vers l’âme immortelle
Si l’homme est identifié passivement à son corps physique, il demeure totalement inconscient du monde de l’esprit et de l’âme qui l’entoure, l’influence et le modèle. En s’éveillant, il prend conscience et peut donc apprendre à s’orienter et à s’identifier d’une façon juste, non seulement dans les mondes visibles, mais également dans les mondes subtils.
L’homme non éduqué s’identifie à son corps, croyant qu’il lui appartient. Cela n’est qu’une croyance, qu’un concept, qu’une vue de l’esprit. Le corps est en communion avec la terre et avec l’esprit : avec la terre par sa constitution et avec l’esprit par ses rythmes, ses habitudes, ses attitudes, ses sensations, ses perceptions, ses impressions…
Le corps connaît ses besoins et il sait les exprimer. Il donne la sensation d’exister, c’est son offrande. Il aime ce qui lui est agréable et cherche à éviter ce qui lui est désagréable. Il a sa volonté et son intelligence propres. Il sait se mettre en retrait et céder la place à l’être qui habite le corps.
L’esprit et l’âme viennent habiter le corps, faire naître en lui un esprit, une sensation d’existence, un moi. Ce moi n’est pas forcément un pur esprit ; il peut être juste le reflet d’une époque, d’une mode, et en cela, il est éphémère. Il aimera porter telles chaussures, avoir telle apparence, parler de telle manière parce qu’il vivra sous la domination de l’intelligence de l’époque. Ainsi, c’est le monde de l’éphémère qui vient profiter de ce corps pour avoir la sensation d’exister. C’est une ombre, un semblant qui habite le corps.
Éveiller l’être qui habite le corps et le conduire jusqu’à l’âme immortelle, à travers les illusions et concepts erronés, est un des buts de l’éducation essénienne. En agissant sur le corps, on agit sur l’âme et l’esprit ; en agissant sur eux, on agit sur le corps.
Fort de cette connaissance, la tradition essénienne a codifié une gestuelle sacrée, des sons, des paroles, des attitudes, des rythmes, des comportements, des concentrations qui permettent, sous certaines conditions, d’éveiller l’immortel et de maîtriser le mortel, de le conduire dans la douceur et l’amour. C’est cette sagesse qui est l’objet de l’étude et de l’attention de cette éducation globale. Chaque élève doit étudier et porter son attention sur ce savoir codifié afin de s’éveiller et de se connaître.
La connaissance de la véritable nature de soi-même, de l’autre, de la nature et de l’esprit de Dieu permettent d’entrer dans la pratique de la voie essénienne d’une façon juste.
L’éducation essénienne de base :
Connaître l’homme et les mondes qui l’entourent
Les Esséniens ne sont pas des utopistes et ils savent vivre dans la matière comme dans tous les mondes. Ils savent qu’il y a des lois et s’efforcent de les connaître pour ne pas se faire attraper et devenir esclaves. Ils ne veulent être ni esclaves de la matière ni des mondes spirituels, mais être des serviteurs du monde divin et vivre en harmonie avec tous les êtres.
Dans son 14e commandement, l’Archange Gabriel dit : « Tu n’éduqueras pas des enfants dans l’esclavage, le fanatisme ou le sectarisme. » Ainsi, les Esséniens n’éduquent-ils pas leurs enfants en leur disant que la matière est mauvaise et que seule la Lumière est bonne, ils n’enseignent pas de dogmes, ni de croyances, ni de mensonges aux enfants.
Pour eux, l’éducation de base commence par une connaissance des mondes qui nous entourent. L’enseignement présente tout d’abord à l’élève 2 mondes : le monde divin et le monde de l’homme. Ces 2 mondes sont aussi réels l’un que l’autre.
Le monde divin est composé de 3 aspects :
- l’inconnu, qui est appelé le Père ;
- l’Alliance ;
- le manifesté.
Le Père est au-delà de tout ; seule l’Alliance sanctifie son Nom, révèle son règne et accomplit sa volonté sur la terre comme au ciel.
L’Alliance peut être appelée la « Tradition ».
Les gardiens de l’Alliance sont les gardiens de la Tradition ; ce sont les Esséniens. (Chaque individu peut devenir Essénien, quel que soit sa tradition, sa culture et sa religion.)
Cette alliance est composée des 7 règnes de la création : minéraux, végétaux, animaux, humains, Anges, Archanges et Dieux. Les Anges, les Archanges et les Dieux représentent les mondes invisibles, intelligibles de l’Alliance. Les règnes minéral, végétal, animal, humain représentent l’aspect visible, manifesté.
Le monde de l’homme est composé de 2 aspects :
- le monde visible ;
- le monde invisible.
Le monde de l’homme n’est pas le monde divin. En lui, il y a des religions, une notion de Dieu, des Divinités, des Archanges, des Anges, des traditions, mais cela ne participe pas au monde divin. Je sais que ce sont des notions difficiles à saisir pour des non-initiés à cette façon de voir le monde, mais il y a là un secret, et celui qui veut le découvrir doit étudier jusqu’à ce que la lumière se fasse en lui. Alors il découvrira un autre monde en lui et autour de lui. Ce monde ne peut être expliqué autrement que comme je le fais ici. La tradition essénienne a pour vocation de faire passer les hommes dans des états d’être supérieurs. C’est une véritable éducation du genre humain.
Dans le monde des hommes, le monde invisible s’appelle le « ciel », et le monde visible s’appelle la « terre ». Le ciel est constitué des pensées, des sentiments, des volontés. La terre est constituée des minéraux, des végétaux, des animaux et des humains. Mais les hommes ont asservi ces règnes, ils les ont envoûtés. Eux-mêmes ont été envoûtés et dénaturés par un monde invisible, qu’ils ne voient pas et ne comprennent pas.
Dans une des parties du monde divin, il y a aussi les règnes des minéraux, des végétaux, des animaux, mais ils sont des Divinités et doivent être honorés comme tel.
Les hommes doivent devenir des gardiens de l’Alliance, des intermédiaires éveillés entre les 2 mondes, visible et invisible. L’homme se tient entre les mondes. Au-dessus de lui, il y a les Anges, les Archanges et les Dieux, qui représentent l’alliance avec le Père et la Mère. Ce monde invisible n’est pas le même que celui du monde des hommes.
Le père du monde des hommes est le néant.
Le père du monde divin est la plénitude et la vie.
Le rôle de la tradition essénienne est d’amener les hommes vers le monde divin par l’éducation et la culture.
Cultiver un être, c’est éveiller sa sensibilité et sa conscience.
La vocation de cette tradition a 2 aspects, qui sont en rapport avec ces 2 mondes divin et humain.
Pour le monde divin, la mission de la Tradition est de conserver purs et vrais l’Alliance, la Tradition, le savoir-faire.
Pour le monde de l’homme, c’est une mission d’éducation, de propagation de la culture et de guérison.
Ces 2 aspects doivent être unis, mais pourtant séparés, car même s’il y a des points de contact entre les 2 mondes, il y a aussi une grande séparation et même une incompatibilité absolue. Par exemple : l’animal peut vivre dans le monde divin et en faire partie, mais le monde de l’homme l’accapare, l’envoûte, le possède et le conduit dans sa sphère d’existence, il l’emprisonne. Ce que fait l’homme avec l’animal est incompatible avec le monde divin. Mais l’homme ne le fait pas de lui-même, il agit parce que lui-même est possédé, envahi, accaparé par une autre intelligence qui n’est plus divine et qui se tient dans son atmosphère invisible. L’homme ne le sait pas, car il n’est pas éduqué et cultivé, formé pour cela. C’est le grand problème de l’éducation et de la formation du genre humain. Est-ce que l’homme est formé par l’intelligence, par le ciel du monde de l’homme ou par l’intelligence divine ? Il doit être clair que cette intelligence divine n’a rien à voir avec les différentes religions du monde des hommes.
L’éducation du genre humain
Extrait du psaume 111 de l’Archange Ouriel – Bible Essénienne
1 Les hommes se demandent souvent pourquoi tout n’est pas plus simple, pourquoi la confusion règne, pourquoi ils ne parviennent pas à comprendre le message de la sagesse supérieure et à s’unir dans l’harmonie pour le réaliser et vivre conformément à la belle lumière. Ils se demandent pourquoi ils ne parviennent pas à s’entendre, à s’accorder, pourquoi ils n’arrivent pas à se parler et à se mettre d’accord, à s’unir dans la joie pour réaliser le Bien commun, ce qui apporterait le bonheur à tous. Toutes ces questions sont des problèmes liés à l’homme en tant qu’individu créateur, à son incarnation et à la confusion qu’il porte en lui‑même.
2 L’homme est dans une situation qui n’est pas simple, car il se tient à la frontière de 2 mondes. Il porte en lui 2 natures et vit entre le monde divin, porteur de la vie, et un monde porteur de mort et de néant.
3 L’homme est celui qui doit équilibrer les mondes.
4 Il y a en l’homme une partie qui doit être universelle et ouverte à une intelligence supérieure, et une autre partie qui doit écouter le message et la parole de tous nos petits frères qui sont prisonniers dans la matière.
5 La nature divine de l’homme est atrophiée, endormie, cachée et il faut qu’il l’éveille, qu’il la cherche. Il ne doit cependant pas la trouver facilement, sans quoi il risque de vouloir l’exploiter, l’utiliser, elle qui est fragile, vivante, délicate et qui doit être maniée avec précaution, respect, intelligence. L’autre nature de l’homme est dense, grossière, brutale et froide. Ces 2 natures engendrent une confusion, car l’homme ne sait pas qui il est réellement, quelle attitude avoir, comment agir pour être juste et vrai.
6 Le malheur pour l’homme est qu’il n’est pas bien éduqué. Il ne sait pas qui il est, comment il est constitué, d’où il vient, ce qu’il doit faire, vers quoi il doit tendre. Cette confusion est liée à l’incarnation de l’homme dans le monde de la densité et de la mort.
7 L’homme a perdu le fil qui le reliait à la vie et s’est perdu lui‑même. Certains êtres en ont profité et l’ont placé dans l’ignorance pour pouvoir l’abuser et lui dérober son trésor de lumière sans qu’il ne s’en aperçoive. Les mondes supérieurs qui ne sont pas descendus dans l’incarnation savent, eux, de quoi ils sont constitués, ce qu’ils sont et ce qu’ils ont à faire.
8 L’homme a 2 natures qu’il ne sait comment harmoniser et unir. Les mystères divins l’entourent, mais il ne les voit pas. Il s’attend à autre chose, car ce sont les yeux du monde grossier qui dirigent sa vie et regardent le monde à travers lui. Il porte donc en lui une impulsion mais ne peut la comprendre, car il ne l’appréhende pas avec la bonne nature, le bon organe.
9 Si l’homme parvenait à contempler le mystère sacré avec sa nature subtile et délicate, il verrait apparaître le royaume de la Lumière qu’il porte en lui et qui vit autour de lui. Il ne rencontrerait pas d’opposition entre ce qu’il pense, ce qu’il veut, ce qu’il perçoit et ce qui agit en lui.
10 Tant que l’homme perçoit une confusion en lui, il ne voit pas réellement si ce qu’il vit est vrai. Il perçoit mal l’opposition qui vit en lui et le plonge dans l’ignorance de ce qu’il est, du monde qui l’entoure. Pour ne pas affronter cette dualité, cette division qui est en lui, il entre dans l’inconscience. Il cherche à être rassuré et calmé.
11 L’homme perçoit intuitivement qu’il y a une différence entre ce qu’il sent et ce qu’il dit, ce qu’il veut et ce qu’il fait. Il se sent faible, divisé.
12 Même entre eux, les hommes ne parviennent plus à se parler, à s’entendre et à se comprendre. Ils ne sont pas d’accord les uns avec les autres, et même lorsqu’ils ont la même pensée, ils finissent par se décourager, se quereller et même se battre.
13 Il est temps de s’éveiller, de se reprendre en mains, d’étudier, d’entrer dans une éducation sage, claire et puissante et de se faire des corps solides, capables de percevoir la Lumière telle qu’elle est, de la mettre en mouvement dans la pureté et l’harmonie.
14 Même si une intelligence supérieure agit dans l’homme, il y a toujours cette nature grossière qui vit en lui et le déstabilise. L’homme doit le savoir et s’y préparer.
15 Lorsque l’homme veut regarder la Lumière, il ne doit pas utiliser les yeux du corps mortel, mais les yeux de la Lumière en lui. Il n’y aura alors pas de mélange.
16 Si l’homme regarde la Lumière avec ses yeux mortels, il éveillera sa nature mortelle, puis voudra inévitablement la voler, la conduire là où elle ne veut pas aller, engendrant ainsi la confusion. C’est pourquoi, dans la Tradition, la discipline et la maîtrise sont des notions fondamentales de l’éducation du genre humain. […]
Pour en savoir plus :
L’éducation – une véritable éducation pour une humanité éveillée
Olivier Manitara - Ed. Essenia
Article extrait du magazine Essentiel n°35 - octobre-novembre-décembre 2017
Magazine Essentiel, une autre vision du monde
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Cet article Les clés de l’éducation pour une nouvelle humanité est apparu en premier sur Neo Bien-être.